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Petit sujet sur le vol rapide, FFF aka FORTISSIMO
On entend souvent que le vol rapide est plus facile que le vol lent. C'est vrai, mais à nuancer.
Le vol lent à la caractéristique de mêler translation et stationnaire. L'hélico se révèle particulièrement "glissant" et instable sur sa trajectoire, en particulier dans les virages, et ils y a des tonnes de corrections à faire constamment sur les 4 axes.
Le vol lent tel que je le considère est la meilleure des écoles, la racine. Je dirais même plus: le vol "maquette" est la fibre de tous les vols, car il apprend la minutie et la maitrise de chaque action pour arriver à une esthétique et une fluidité de trajectoires et d'attitudes.
Le vol rapide est facile... tant qu'on enchaine à faire des huit à virages relevés et qu'on laisse couler naturellement. C'est plus simple car l'hélico est sur des rails, il ne glisse pas de partout, on ne corrige pas autant.
Mais ça devient plus délicat si on décide de vraiment dire à l'hélico ou il doit exactement aller. Tant qu'on suit ses propres automatismes de virages relevés ça va, mais si on aborde le vol à altitude fixe par exemple ça se corse.
Le vol très rapide à hauteur fixe est difficile, car il y a beaucoup d'energie mise en jeu, avec des phénomènes d'autocabrage très présents en particulier dans les entrées et sorties de virage. En plus, virer à droite et à gauche ne produit pas les mêmes résultats à cause de la dissymétrie de portance rotor. Ce qui fait qu'il y a des tonnes des possibilités de réactions de la machine quant on entame un virage, l'effectue et le termine.
C'est amplifié par la haute vitesse: si en vol lent l'hélico glisse, là il bondit comme un tigre!! Corriger doit devenir spontané, instinctif. On doit forger des réflexes pour répondre aux dizaines de réactions possibles selon l'angle d'attaque, le rayon du virage, la dose de chaque axe qu'on utilise... c'est l'effet papillon puissance 4!! Et c'est immédiat. C'est ça qui est dur.
L'autre difficulté est de rendre ça esthétique et fluide: la finesse passe par la recherche d'un vol propre, F3C ou "maquette accéléré", ou chaque détail compte, et par le dessin des trajectoires mentalement en même temps qu'on les produit. C'est exactement comme l'improvisation musicale, il faut une intention, sinon ça ne sonne pas, il n'y pas de cohérence.
Le vol très rapide est donc une pratique puisant sa source dans le vol lent, et ouvrant la porte à de belles choses, à plus de maitrise, à la voltige dite F3C tendue et fluide.
Il ne se base que sur une chose: l'expérience!! L'entrainement inlassable et la recherche d'une connaissance aérodynamique plus intime des voilures tournantes : ))
Good FFF flights