Yoo
J'ouvre ce topic en forme de sondage pour mener une petite réflexion que j'espère commune sur la relation entre simulateur et réel au terrain de vol.
Alors, le simulteur, ami ou ennemi du vol réel?...
Il y a toujours une différence de niveau entre le simu et le vrai vol. Pas seulement en termes de repères, mais aussi et peut-être surtout en termes de niveau de pilotage.
Une fois les repères virtuel 2D et réel 3D bien appréhendés, c'est en général bien acquis. Seul la dimension "confiance en soi" diffère entre les deux contextes.
Cette différence de confiance est directement lié au niveau de pilotage. Et là viens en fait un soucis, en particulier quand on passe beaucoup de temps sur le simulateur et bien moins sur le terrain. Je pense en particulier aux crashs et attentes liées. Un écart important se creuse alors entre virtuel et réel.
Et c'est problématique, dans le sens ou on passe plein de choses, on gère bien les inversions dans toutes sortes de phases de vol, on fait pas mal de figures dont certaines qu'on maitrise à peine. Mais globalement le niveau est assez bon, pour un vol "le cul dans la soie".
Cad totalement déconnecté des contingences du vol réel >>
-des contraintes de puissance et des réactions aérodynamiques bien différentes.
-mais également une relation à la vigilance et au risques crash/argent bien à part.
-sans parler, du contexte 2D/3D et toutes les sensations que ça implique: le rapport doigts/regard, la construction 3D mentale n'ont rien à voir.
Hors le risque vient du fait que si l'aisance est grande en simu, il y a alors une frustration en réel à partir du moment ou l'écart de niveau s'est creusé.
Cette frustration vient du fait qu'on sent ses doigts prêts à bondir, tous les mouvements sont là, enregistrés et prêts à être régurgités.
Mais le contexte est si différent, que ce n'est pas à ce point transposable, il y a trop de divergeances.
Au simu, pour passer tout un tas de choses, on bosse certains points qui nous y amène. Par exemple, on va faire des lignes droites dans tous les sens en marche arrière, avant de faire des 8 puis des translations libres. Il y a un apprentissage fin de la dynamique du modèle simulé, et c'est pas la même que le modèle réel.
On peut avoir tendance à griller les étapes en vrai, à ne pas faire toutes ces phases d'apprentissage.
Sur Phoenix, je commence à enchainer les 4 translations avec toutes sortes de transitions en fraction de piroflips. En vrai, je fait un peu le vol dos, et à peine le vol arrière...
Sur simu, je commence à faire les ticstocs très prêt du sol en déplacement, les pirotornados, des bouts de piroflips ressourcés à ras de gazon, les 4 piroflips vus de derrière...... en vrai je fait rien à moins de 2 mètres de haut, les tics tocs c'est à 25 mètres, je fais qu'un seul sens de piroflip.
De grosses différences c'est clair. Mais c'est là dans les doigts, et la tentation est forte de pas respecter la bonne méthode basée sur des étapes, en
bossant une ou deux nouvelles figures différentes par session de vol, non en en
passant 3 ou 4 à l'arrache par batterie.
Un autre point: en ce moment sur simu je pilote différement pour essayer de me libérer. J'essaie d'avoir plus de souplesse et de gérer toutes les orientations/inversions enchainées, de voler plus proche du sol aussi, et dans un espace plus restreint. Mais surtout j'essaie de le faire sans penser aux doigts, uniquement de façon instinctive en "pensant" les figures et en courcircuitant les gestes et mêmes sensations tactiles. C'est super dur, c'est aller vers du flou mal maitrisé, le but étant ensuite de resserrer les erreurs pour contrôler. C'est important de faire ça, se perdre pour mieux se retrouver. Mais du coup ca crashe à tout va dans le simu, c'est très imprécis.
Et là >>> gros danger aussi, faut pas voler comme ça en vrai, faut vraiment dissocier l'écran et le terrain sur ce coup là, sinon gadin garanti!!!
J'ai pas de conclusion pour le moment, si ce n'est qu'il faut être strict avec soi-même en réel, et avoir une conscience de ce qui fait les limites de notre vol virtuel à un moment donné. Des fois il se transpose facilement en vrai, des fois pas du tout, il augmente les risques de crash.
De là à se limiter sur le simu, je pense pas que ce soit malin. Mieux vaut définir une méthodologie adaptée et précise.
L'intérêt est toujours le même: se faire plaisir et éviter la casse. L'hélico est une fragile construction faite de plein de choses, et il faut penser à tout pour espacer au maximum les retours au sol fracassants, tout en s'éclatant au maximum à chaque sortie sur les spots de vol